Etre souveraine d'un pays, n'est pas une chose facile. L'être quand on n'a pas été éduqué pour l'est encore plus difficile. Non, moi j'étais simplement né pour devoir épouser un gentilhomme, fonder avec lui ma propre famille puis tenir ma maisonnée ainsi que mon rang. La cour j'y avais des entrées grâce à ma mère ,mais en tant que dame de compagnie de la reine de l'époque :Marguerite d'Anjou.

Dans aucun de mes rêves d'enfants, j'avais songé à une pareille destinée. Or dieu avait d'autres dessins. Voilà pourquoi, je me trouve aujourd'hui dans mes appartements du palais de Westminster. Vivre là où j'étais encore adolescente me fait tout drôle. Enfin mère dit que je ne peux pas être pire souveraine que la Lancastre. Assise dans ma chaise, je regarde mes dames cousant autour de moi.

Il y'a bien sûr les fidèles dont Elizabeth Tinlney à laquelle s'ajoutent mes soeurs Mary, Anne, Jacquetta, Eleonor, Margaret puis Martha.Plus éloigné de moi, se trouve les deux poussins de Lord Warwick c'est-à-dire Isabel et sa sœur Anne . Je doute de la loyauté de celle-ci bien qu'a vrai dire je préfère les surveiller au sein de mon service.

Que je me sens observé d'ici. Fort heureusement, ma douce belle-sœur épouse d'Anthony me tient compagnie. Sa présence réconfortante dissipe en moi mes pensées les plus compliqués ayant pour principale préoccupation la sauvegarde du trône d'Edward.

Bons nombres de courtisans me reprochaient de favoriser en dépit des autres ma famille. Il est vrai qu'aucune de mes sœurs n'épousa autre chose qu'un comte hormis Catherine pour qui je me suis surpassée en la mariant au duc de Buckingham alors même que le Neville le voulait pour l'un de ses neveux. Enfin grâce à mon importante cassette personnelle, je peux mettre les miens à l'abri du besoin. Même mon frère qui est entré dans les ordres a reçu le manteau violet

« Votre majesté, votre frère est ici, il demande à vous voire de toute urgence »lançant un air inquiet à l'épouse de celui-ci, je décide enfin à me lever de ma chaise pour avancer dans la pièce. Au loin, le visage d'Anthony se montre enfin. Comme mon cadet m'a manqué !

- Très chère soeur, ma reine. Il est bon de te voir. J'espère que la cour te traite bien ces derniers temps.
Regardant Anthony plier les genoux, je ne peux m'empêcher de me rappeler l'époque où il ne croyait guère en mon mariage avec le roi. Aujourd'hui les choses ont bien changé !

-Milord dis je  en lui adressant un sourire. La cour m'a imposé un certain comportement, que je ne quitte jamais. Instinctivement, je fais signe aux dames de quitter la pièce
.
J'ai reçu une lettre de l'abbaye d'Elstow... apparemment tu aurais visité il y a pas très longtemps. Je peux en savoir la raison?

N'ayant cure des paroles de mon frère, je me jette dans ses bras. Comme il m'a manqué ! Rapidement je lui fais signe de venir s'asseoir prés de moi.

« N'as-tu pas entendu les rumeurs ? Oh Anthony je veux que tu restes ici pour aider Edward. Je crains que ce traitre de Warwick ne cherche à mettre Georges sur le trône. « baissant les yeux, j'ajoute toutefois

« Bien oui. Anthony ta fille ne peut rester cacher du monde ! Elle est à présent une femme. Nous devrions penser à la marier à un fort honorable garçon. J'ai pensé la faire venir ici. «Qu'importe les supplications de l'homme après tout, je suis la reine donc je décide.

Caressant son amulette, je regardais avec attention mon cadet. Que reste t-il des enfants que nous étions ? Comme le temps passé à Grafton à nous cacher dans les bois ne semble bien loin. Au lieu de cela, je devais assumer mon nouveau rôle. Lorsque j'épousa Edward, je crois que je n'avais pas songé à tous les bouleversements qui allaient intervenir dans ma vie puis dans celle de mes proches.

Au même instant, une fenêtre venait de claquer sous l'effet du vent. Etais-ce un présage de malheur pour ma famille ? Je devrais aller en discuter rapidement avec ma mère. Anthony lui ne croyait pas à toutes ses légendes ni aux accusations faisant des femmes de mon clan des enchanteresses. Quoiqu'on nous qualifie plutôt de sorcières. Certes mère connaissait les divers pouvoirs des simples ,mais de la à en faire une femme coupable d'hérésie. Plusieurs courtisans avancent l'hypothèse que je séduisis Edward grâce à mes sortilèges. Cela est stupide !

Il cherche juste à me discréditer puisque je ne fais pas partie d'une de leurs sacrosaintes dynasties.
Délicatement une porte s'ouvrit du fond laissant apparaitre une frimousse des plus charmantes. Haute comme trois pommes, une petite fille venait de faire son apparition. Blonde, les yeux marron, tous louaient la beauté de l'enfant. Celle-ci venait de faire une révérence en déclarant d'un ton grave « madame ma mère » avant de venir sauter dans mes bras. Souriant à Anthony, je pris conscience de mon rôle.

En devenant reine de ce pays, en donnant naissance aux enfants du roi j'avais peut être entrainer mes proches vers un abyme. Les Lancastre tenteraient tout pour récupérer ce trône qu'ils estiment leurs. Sans compter sur les Tudors. Mais voilà, je ne pourrais pas laisser une rébellion se créer impunément.

L'ancienne Woodville était devenue une membre des York à part entière. D'autant plus, que ces fous feraient de moi l'une des principales personnes à éliminer. Je crains tant pour la vie de mes filles. Qui pourraient protéger Elizabeth, Mary ou Cecily. Une seule réponse arrive dans mon esprit : Anthony.

Il est la seule personne en qui j'ai réellement confiance. Nous avons toujours étaient proche comme relié par un fils. Gardant ma fille dans mes bras, je me laisse aller quelques instants à ses Anthony à toujours eu le don de m’assagir voire de me « disputer ». Certes je suis l’ainée de notre tribut mais c’est lui qui en est l’héritier. C’est donc tout naturel qu’il soit le plus sage de nous tous. Regardant au sol, je ne puis que être d’accord avec lui bien qu’une petite once de défi brille dans mes pupilles.

« Je le reconnais Anthony, j’aurais du . Cependant, tu sembles avoir oublié cette radieuse enfant dans son couvent ! Quand elle ne demande qu’a vivre. En ce qui concerne ses épousailles, j’ai songé au fait que le page du roi Adam Lynch. Il provient d’une famille toute à fait respectable. «
Marquant une pause, je me dirige vers la table afin de saisir un parchemin où se trouve inscrit les renseignements que je connais sur le gentilhomme

« La guerre l’est à ruiné. Ce sont des anciens Lancastre, tout à fait fidèle à notre pouvoir aujourd’hui. Il permettra à Margaret de retrouver un nom et nous leurs offrons la richesse avec une dot importante que je paierais naturellement «

Comme à mon habitude, je prenais tout en main. D’ailleurs je trouve que le fait de devoir réserver à l’homme le rôle de celui qui décide est ridicule. Je suis autant capable qu’un père de famille de m’occuper des miens. Posant sur mes genoux ma petite Bessie, je cherche à puiser en elle, l’énergie qu’il me faut pour répondre au doléances fraternel d’Anthony
Je comprends évidemment le nœud du problème. Personne ne souhaite faire de mal à la futur comtesse de Rivers. Surtout que celle-ci est adorable

« Mère à préparé un remède pour Elizabeth. Je sais que tu détestes les sciences occultes. Toutefois, peut être que cela peut vous aider mon frère.Moi non plus je ne veux pas la peiner. Voilà pourquoi j’ai pensé qu’on pouvait donner un nouveau nom à ta fille ? Je veux dire aucuns d’entre nous ne l’a jamais vu … alors nul ne pourrait la reconnaitre. »

C’est alors que la pluie commence à tomber. Si Mélusine existe, celle-ci estime que sa descendante doit quitter le couvent. Enfin, je n’ai pas le temps de me soucier de ses diverses légendes alors que le présent est si dangereux.

Nerveusement je me mordillais la lèvre inférieure tandis que Bessie se tenait toujours sur mes genoux. Ma grossesse m'avait tenue trop longtemps des affaires du royaume. Comme Edward doit avoir besoin de moi. J'ai peur que ses frères cherchent à me discréditer auprès de mon époux. Caressant la chevelure de mon enfant, je songe au fait qu'il me faut un fils absolument. Sinon Georges prétendra pouvoir monter sur le trône. Puis il y a Richard aussi. Pire une ribambelle de prétendants se pressent pour être un jour ou l'autre être couronné à leurs tours.

Il ne faut pas que je pleure. Cela serait inutile. En tombant amoureuse d'un yorkiste, j'ai choisi mon côté. La guerre est toute proche. Combien cela durera t-il ? Occupée à natter les mèches blondes de la princesse, je la presse contre moi en étendant les paroles de mon frère. Veux t-il me faire perdre mes gonds?
Le spectre des Lancastre me hante. Si à ceux-ci s'ajoute ses maudits Tudor du pays de Galles, la liste de nos ennemis est longue maintenant. Pourtant, le peuple lui aime les York. Ils ont rapporté la paix sur cette île qui a connu beaucoup de désastre. Fièrement, je me redressasse pour lui répondre
« Tant que je suis reine de ce pays Anthony, ils ne reprendront pas ce qui nous appartient..Toutefois, je dois reconnaitre que personne n'osera s'attaquer à un lieu sacré. Seulement Anthony, crois tu qu'ils l'épargneront en sachant que son père est un Rivers et que sa tante est une reine York ! Ils nous élimeront tous ! «

C’est vrai que croyez mon frère ? Mére en raison de son ancienne amitié avec la méchante reine aurait une chance de garder la vie sauve. Mais nous ? Je serais certainement l’une des premières à être éliminer . Il me fallait lutter avec toute mon ardeur. En faite, je n’avais pas d’autres choix possibles. Le roi m’a déjà donner ses instructions si la guerre venait. Un homme en Flandres nous aiderai surtout si je portais en moi dans les prochains mois l’héritier du trône D’Angleterre. Or fuir n’est pas une solution dans mon esprit. Seuls les traitres tel Jasper Tudor partent en exil pour survivre. Non je combattrais pour les miens.

Grâce à dieu nous n’en sommes pas la pour le moment. Il n y a que ce fou de Warwick pour être capable de prendre les armes contre un roi qui a ramené la paix . Crois t-il que cet idiot de Georges lui obéira aux doigts et à l’œil ? Ce dernier est sans cesse insatisfait . Il n’a jamais assez de titres, assez de gloire. Heureusement que Richard, le cadet n’est pas comme lui. Dieu merci c’est un homme fidèle à son ainé. Le fait que mon frère estime possible un retour de nos anciens alliés m’attriste. Ainsi, il a si peu confiance en notre camp.

En l’observant je songe au fait que mon propre père avait hésiter avant de donner ma main à John Grey. J’avais le même âge que la douce Margaret. Cette union, me permit de m’installer. C’est le devoir de toutes jeunes femmes.
« Certes, tu peux le voir ici si tu le souhaites, je ne disposerai pas de l’avenir de ta fille. Toutefois, elle fait partie de notre famille. Il est de notre devoir d’agir. Nos parents ont fait de même avec nous«

Certes, elle est d'une naissance inférieure par rapport à mes nouvelles belles soeurs. Je sais bien qu'Anthony n'est pas fidèle. Peu d'hommes possèdent cette qualité. Avoir assuré l'avenir de ma famille fut une de mes premières actions. En tant que reine. Seulement, je redoute le futur maintenant. Tout en regardant mon frère, je signe un pli de ma propre signature : Elizabeth Regina. Combien de temps pourrais je encore le fait ? Warwick me hait en raison de mon amour pour le roi.
« Oui Anthony. Je connais presque toute la cour ici. Puis c'est Edward qui m'a proposé cette idée ; En tout cas, elle doit venir je le pense. Même sans être unie. «

Je compte sur lui pour m'aider. Non, je compte sur toute ma famille pour sécuriser mon trône. Ainsi, même femme de chambre, ma nièce illégitime doit nous aider dans cet effort. Elle pourrait se relever être d'une aide cruciale. Nous les Woodville somme en danger. Alors, je ne vois pas de raisons valables pour qu'elle reste tranquillement protégée dans un couvent. Il est le moment pour elle d'entrer en action pour jouer son rôle.

Des gens à la cour prétendent que mère usa de sorcellerie pour unir à Edward par le biais de deux poupées de plomb noué par un fil. Absurdité ! Je vois bien la réserve de mon frère vis-à-vis des simples. Toutefois, je ne parle que de plantes. Pas d'avoir recours à la magie noire. C'est que nous craignons que sa douce épouse de puisse pas enfanter. Depuis le temps..
« Bien je ne lui dirai rien. Nous nous contenterons d'aller prier le seigneur pour vous. »