Cela faisait plusieurs jours que Richard, frère du roi Edward IV, avait parlé d'aller à la chasse quelques jours et de séjourner dans l'un des châteaux pas loin de la forêt où ils iront. Il avait besoin de sortir de cette ambiance étouffante, la reine avait à nouveau accouché d'une fille, Cecily. On pouvait sûrement y lire de la joie sur le visage d'Edward, mais il devait y avoir une once de déception, après tout, une troisième fille, n'annonçait rien de bon pour la couronne. Aucun héritier en vue et George restait donc l'héritier pour le moment. Ce qui faisait le bonheur de ce dernier et de Lord Warwick. Si Edward en était aveugle, Richard l'était moins et voir toute cette mascarade sous ses yeux l'énervait au plus haut point. La chasse était l'un des meilleurs moyens pour se détendre et penser à autre chose que le pouvoir et la gloire, si d'autres préféraient les prostituées, d'autres comme Richard préférait la chasse et ce genre de loisir qui ne demande pas à salir sa réputation et son nom. Il n'avait rien contre les activités de ses frères, mais cela ne faisait pas partie de son quotidien. Le jeune duc avait déjà tout préparé et il y aurait que ses proches et courtisans en qui il a confiance, dont Francis Lovell, son ami d'enfance. Il ne voulait pas s'entourer d'hypocrite, même si personne ne peut s'échapper de ce genre de personne. Quoi qu'il en soit, il avait donné rendez-vous à son ami près de la forêt, sans plus attendre, le duc s'y rendit avec ses sujets. Il discutait avec quelques personnes et on pouvait entendre les éclats de rire du jeune York. Tandis que soudainement, il entendit une voix, une voix familière. Le jeune homme se retourna et il a pu apercevoir son ami, Francis. Il lui adressa un sourire. « Lord Lovell. J'espère que vous allez bien.  » Dit-il en le regardant et avant de faire signe aux autres de poursuivre afin de pénétrer dans la forêt. Le prince galope aux côtés de son ami, afin de ne pas faire apeurer les bêtes, ils s'arrêtent à une certaine distance, descendant de son cheval, laissant les bêtes à des écuyers et des travailleurs de sa maison. Il porte avec lui un arc et des flèches, cachant un couteau dans sa botte.

Richard se met à marcher avec Francis, des nobles étaient avant et derrière eux ainsi que des courtisans, des domestiques qui tenaient de gros chiens. « Espérons que la prise ne soit pas aussi rapide que la dernière fois... » Faisant référence que la dernière fois, cela n'avait pas pris de temps et qu'ils étaient tombés sur de gros morceaux. Il tourne légèrement la tête pour observer les personnes avant de regarder Lovell et il racle sa gorge. « Comment va ta femme depuis la dernière fois ? Elle n'avait pas semblé supporter les manières de mon frère, George. » Demandait le duc par politesse. Il regardait devant lui et les alentours, prêt à tirer une flèche. Ils s'enfonçaient dans la forêt comme à leur habitude. Tout était bien calme, pas de gibier en vue et il respirait l'air pur, non celle de la cour. Il se sentait plus relâche, plus calme et un peu moins sur ses gardes. « Je n'arrive pas à comprendre pourquoi certains boivent du vin en pleine chasse. S'ils avaient envie de se bourrer la face, alors, ils auraient dû aller dans les tavernes. » D'un pas décidé, le prince se décide de dépasser les nobles devant lui et à prendre la tête de la chasse. Par la même occasion, il arrache la carafe de vin à un des courtisans et la redonne à un domestique en lui jetant un regard et il vient se place à un mètre ou deux des autres. Richard tourna la tête vers Francis qui l'avait suivi. « Finalement, on aurait dû venir seuls, ça sera pour une prochaine fois. » Il se met légèrement à rire, même s'il faisait confiance à certains d'entre eux, il aimait être loin de toute personne et ne garder que quelques personnes auprès lui. Il pensait également à Anne de Savoie, la française qu'il allait bientôt épouser. Il pensait au fait, que son oncle allait peut-être le faire surveiller. Il tourna un peu la tête pour penser à autre chose tout en soupirant.

Maintenant qu'ils étaient en forêt, Richard n'avait pas envie d'entendre parler de roi ou de choses irritables. Si le jeune homme était un adversaire redoutable pour certaines personnes, car il cachait bien son jeu, il pouvait également être un simple homme qui a besoin de se détendre et de penser à lui-même, chose qu'il ne fait pas souvent. On attend beaucoup de lui, parfois un peu trop, mais il se montre toujours à la hauteur. Cette chasse allait lui permettre de retrouver son ami, qu'il n'avait pas vu depuis quelques jours ou à peine et avec lui, il pouvait parler librement. Il avait une étrange confiance en ce dernier. Il avait connu Francis lorsqu'il était également pupille de Lord Warwick, ils ont rapidement noué des liens, une alliance en quelque sorte. Richard se met légèrement à rire en l'entendant parler de sa dernière prise, qui remonte à quelques semaines, peut-être un mois. Il changea ensuite de conversation pour savoir comment il allait ainsi que son épouse. Il l'écouta parler de son frère et le regarda ensuite. « Mon frère, George, n'agit pas comme un bon prince. » Dit-il avant de soupirer. En tout cas, ces derniers temps, il semblait agir comme un traître.

Dépassant tout le monde, Richard avait finalement envie d'être loin de tous, excepté Francis. Le jeune prince semblait s'énerver, mais rapidement, il se calmait en prenant une respiration, sentant l'air frais de la nature, son odeur pure. Il proposait pour la prochaine fois, d'y aller que tous les deux, sans personne d'autre ou peut-être un courtisan ou deux, portant leurs choses. Richard semble être dans sa bulle, pensant à présent, à son futur mariage qu'on lui avait imposé, réparant presque l'erreur de son frère aîné, mais est-ce que cela allait calmer les ardeurs du Lord Warwick? Il en était pas très sûr. Il regardait devant lui, silence total jusqu'à ce que son meilleur ami le sort de ses nombreuses pensées. Il continuait de regarder devant lui, fronçant les sourcils. « Que penses-tu des Français ? » Il était curieux de savoir son opinion sur eux. Le duc de Gloucester ne savait pas quoi en penser, entre l'Angleterre et la France ce n'est jamais le grand amour, le vent change constamment de direction et d'alliance également. « Connais-tu Anne de Savoie ? Nièce du roi Louis XI. Mon frère devait épouser Bonne de Savoie... » Il lâcha un long soupir avant de se tourner vers Francis qui ne semblait pas totalement comprendre. « Je vais l'épouser... Anne, Anne de Savoie.. Elle est déjà en route, paraît-il, mais je ne sais même pas de quoi elle a l'air. Belle ? Grande ? Bossue ? » Le jeune homme n'était pas vraiment du genre à juger l'apparence, mais il avait envie d'avoir une épouse digne de ce nom, une jolie femme et qui bien évidemment, soit intelligente et qui sait rester à sa place.

Ils continuent de marcher dans cette vaste forêt interminable, jusqu'à ce que soudainement, un craquement se fasse entendre et qu'un sanglier fait enfin son apparition. Richard fait un geste de la main pour faire arrêter les personnes qui étaient derrière eux et lance un regard à Francis pour que ça soit lui. Le duc garda tout de même son arc en position au cas où et il lui adressa un sourire.

On pouvait parfois croire que le duc était aux hommes, seulement parce qu'il ne couchait pas avec ses prostituées ou encore ses nobles aguicheuses, insatisfaites par leur époux, bien trop vieux, ou encore trop jeune ou tout simplement impuissant. Bien des fois où des femmes veulent le mettre dans leur lit, encore aujourd'hui, étant jeune, séduisant, riche et frère du roi. Cependant, ce n'est pas tellement son genre, il préfère avoir un minimum de sentiment, être l'époux de cette femme ou bien amoureux tout simplement. C'est une des choses qui le différencie de ses frères, mais également son côté sombre et mystérieux, indépendant et distant. Richard ne ressemble en rien à George, il n'est guère comme lui, pouvant être vulgaire envers les femmes. Richard ne répondit rien d'autre, il venait de changer de conversation, mais surtout d'humeur. Parfois, il trouvait les courtisans beaucoup trop à l'aise, se prenant pour ce qu'ils ne sont pas, mais surtout, mal élevée. Il était rare pour lui d'agir ainsi, il fallait que quelque chose l'énerve ou que tout simplement, parce qu'il était d'humeur changeante, lunatique comme on dit. Voilà pourquoi, ils se retrouvaient devant les autres, à être en tête. Le prince se questionnait sur les Français, il avait un avis neutre à vrai dire, mais il savait qu'ils pouvaient être une menace. L'avis de son ami compte pour lui et il voulait savoir ce qu'il pense d'eux. Richard lâcha un léger rire en l'entendant. Il se doutait maintenant que cela n'arrivera pas, s'il scellait une alliance et un traité de paix, mais comme on dit, rien n'est impossible. Et si cela arrivait, une guerre, sa femme lui serait inutile, sauf si, elle tombait enceinte d'un fils, chose que le roi, son frère, n'a pas encore.

Il était le premier à qui il le disait, car à vrai dire, il n'est pas du genre à tout déballer devant tout le monde et le crier à la cour. Il eut un sourire en coin en l'entendant, qui ne dura guère. « Peut-être bien, mais la beauté ne fait pas tout. Ta femme sait bien se tenir ? Le roi, mon frère, m'a surtout donné cela pour apaiser Lord Warwick, mais je doute que cela fasse réellement son bonheur. » Richard ne s'était jamais encore marié et il n'était pas pressé de cela. Néanmoins, il ne pouvait qu'accepter en silence pour le moment. Il n'est pas non plus un chien, s'il devait dire quelque chose, il le ferait savoir. Il n'a guère envie de finir dans l'ombre et ce n'est pas non plus son objectif.

La véritable chasse débutait enfin. Richard laissait son ami, faire le premier pas avec le sanglier. Il était néanmoins positionné pour intervenir au cas où. Le prince jeta un coup d'oeil à Francis, voyant que la bête n'était pas encore au sol, il décida de faire quelques pas vers l'animal en courant avant de s'arrêter. Il se redresse bien puis il tire une première flèche dans le cou de la bête et la seconde proche de la nuque. Après tout, la bête était assez imposante qu'il fallait plus qu'une flèche pour la mettre à terre. Richard sourit fièrement en voyant le sanglier tomber sur le côté et il fait envoyer des courtisans pour chercher la bête. Le jeune homme s'approche de l'animal qui agonise. « On en a pour au moins deux jours. » Il sourit avant de dire à l'un des hommes. « Nous, Francis et moi, allons continuer sans vous, chacun de son côté. N'oubliez pas l'animal! » Richard tapote l'épaule de Lovell avant de se mettre à marcher avec lui, s'éloignant du groupe. Il avait besoin d'être loin d'eux, même si cela ne semblait pas faire l'affaire des hommes, dont il y avait des gardes. La forêt est vaste et on ne sait guère ce qu'on pourrait y retrouver, des rebelles notamment ou même encore, des ennemis. Ils s'étaient éloignés des autres. Richard se tourna vers Francis en souriant et en s'approchant de lui légèrement. « Je me demande ce qu'ils sont en train de penser de nous, seuls dans les bois. Je suis certain que les curieux doivent s'imaginer beaucoup de choses et les malsains... je n'imagine même pas. » Il rit un peu avant de se servir de l'eau dans la gourde, lorsqu'il termina de boire, il la passa à son ami. Ils s'étaient déjà partagés des cuillères, mais seulement lorsqu'ils étaient seuls, car à vrai dire, ce n'est pas vraiment digne de son rang. Le duc de Gloucester jeta un coup d'oeil alentour d'eux, c'était le calme plat, si ce n'est qu'on pouvait entendre quelques sifflements d'oiseaux.

Francis se mit à rire à la remarque de son ami au sujet de la beauté et des femmes. L'appréhension que semblait avoir Richard, le jeune homme l'avait connu auparavant avec sa femme Anne. Lovell avait eu de la chance, sa femme était quelqu'un de bien et il avait de l'affection pour elle. Tout comme sa beauté ne lui faisait pas défaut. Il espérait sincèrement que le duc de Gloucester ai le même genre de mariage. Qui sait, son ami tombera peut-être amoureux de sa promise. Quoiqu'il en soit par les liens sacrés du mariage, Richard avait une lourde charge sur ses épaules.

« Je partage ton avis, bien que cela peut-être un bon réconfort. Ma femme sait me faire honneur, on voit que le sang des Neville coule en elle. Ma plus grande crainte à ce jour est qu'elle soit stérile. »

Francis le temps d'un instant perdit son sourire. Voilà quelques mois qu'ils tentaient de concevoir un enfant et Anne n'était toujours pas enceinte. Cette pensée l'inquiétait grandement pour son héritage. Il eut  cependant par la suite un sourire amusé :

« Encore un point commun cher ami ! »

Il rit de plus belle. Francis avait eu conscience que son mariage avec Anne n'était que pour satisfaire son tuteur. Il renforçait ainsi son emprise sur Lovell. Avec le temps, le baron avait réussit à apprécier Warwick bien qu'il avait été l'ennemi de ses parents. La chasse commença à être intéressante lorsqu'un gibier montra le bout de son nez. Son ami lui laissa l'occasion de tenter sa chance le premier. Il ne réussit pas à le tuer d'un seul coup si ce n'est de le blesser. Il tira une légère grimace, n'aimant pas rater ses proies. Le duc reprit le flambeau en lui administrant deux flèches qui firent écrouler l'animal au sol. Il s'approcha avec lui de leur proie :

« Je vois que tu n'as pas perdu la main depuis notre dernière chasse, j'en deviens même jaloux ! »

Dit-il pour plaisanter et féliciter le duc. Le prince après cette confidence et cette première cible, décida de continuer la chasse en présence seule de son ami le Baron Lovell. Comme à son habitude, il était flatté et satisfait de n'être que tout les deux. Il n'aurait pas ainsi à jouer la comédie en camouflant la moindre familiarité et amitié qu'il puisse avoir avec Richard. D'ailleurs le duc de Glouscester se montra plus tactile et plus proche de lui en l'absence du groupe de courtisans et de soldats. Il rit à sa remarque :

« Oh plein de choses, ils ont l'imagination débordante. Tout ce que je sais, c'est que tes gardes vont s'imaginer le pire des scénarios à mon égard car je suis en compagnie d'un prince de sang et que je suis munit d'un arc. »

Francis préférait s'en amuser. Jamais il ne porterait atteinte à Richard et encore moins au reste de la famille royale. Il attrapa la gourde et bu quelques gorgées avant de le la lui redonner en frôlant ses doigts. Il le regarde ensuite dans les yeux :

« Laissons les donc penser ce qu'ils veulent mon prince. »

Le jeune homme joua le jeu en s'imaginant les idées que les nobles avaient sans doute en tête. Il ne savait pas encore comment Richard allait réagir. Peut-être n'allait-il pas apprécier ou il jouera lui aussi ce petit jeu.

Si Richard se préoccupait que de sa beauté, il savait qu'il n'irait pas très loin dans le reste de sa vie. Certes, elle devait avoir un minimum de charme, après tout, il n'a pas envie de coucher avec une femme qui ne l'exciterait même pas. Le jeune homme avait tout de même hâte de voir sa future épouse, de voir si ce qu'on dit d'elle est vrai, sa beauté ne lui fait pas défaut, comme le dit son ami Francis. Quoi qu'il en soit, il préférait pour le moment, laisser cela de côté et passer une agréable journée. Ensuite, il aura tout le temps de se préoccuper de ça, jusqu'à l'arrivée d'Anne de Savoie. Elle doit sûrement se demander les mêmes questions que lui, la pauvre, prisonnière tout comme le duc l'était dans certains de ses choix, dont le mariage pour le moment. Il ne savait pas non plus comment elle avait réagi face à cela, peut-être même qu'on lui avait menti. Il avait bien hâte de la rencontrer au final. Après tout, cela n'allait pas faire de mal d'avoir une "femme" dans sa vie, ça ne sera pas la première quand on y pense, peut-être pas la dernière non plus. C'était bien connu, rare sont les hommes fidèles, même lorsqu'on est aussi droit que Richard Plantagenêt.

Richard venait d'abattre l'animal qui fut blessé par son grand ami, Francis. Il se met à rire en l'entendant parler. Bien qu'il n'ait pas vraiment connut son père, il put apprendre la chasse avec son frère aîné et il a pris goût à cela. Il ne fait que s'améliorer avec le temps. Les courtisans allaient s'occuper de la bête, tandis que le groupe se réduit à deux: le prince et le baron. En marchant et pour plaisanter, le jeune prince se questionna sur les pensées des autres, du fait qu'ils sont à l'égard de tous. Francis n'avait pas totalement tort sur ce que les gardes doivent penser, après tout, ils se doivent de protéger le frère du roi, que diront-ils s'ils venaient à trouver Richard mort ? Ils se feront sûrement exécutés pour ne pas avoir su protéger un prince, ils seront encore moins capables de protéger un roi. « Oserais-tu avoir ce genre de pensées envers moi ? Me tuer ? » Richard fronça un instant les sourcils avant de boire quelques gorgées d'eau de la gourde. Il observa Francis fait de même et plongea son regard dans le sien, sentant les doigts de son ami se frôler aux siens. Il frissonna un peu à se toucher. Il rit légèrement en l'entendant, tourna un peu la tête avant de ranger la gourde.

Le duc se tourna vers son ami, l'observant de haut en bas, ils étaient à une certaine à proximité. « Sommes-nous pas venus pour chasser, Francis ? » Dit-il en le regardant, droit dans les yeux. C'était en effet le cas, ils étaient venus pour cela, mais il avait l'impression que la situation pouvait changer de part, tant que cela ne finissait pas en meurtre. Ayant toujours les doigts collés aux siens, il vient d'un seul coup lui serrer la main, pas de façon violente, seulement assez pour qu'il puisse sentir sa main se serrer. Le prince s'approche de son ami, le regardant droit dans les yeux, sans lâcher la main. « Je n'aime pas jouer... » dit-il en lâchant finalement sa main. Ce n'était pas vraiment un rejet, seulement qu'il ne voulait pas tourner alentour du pot. Richard n'était pas du genre à jouer, il préférait que les choses soient claires. Les femmes ont parfois l'habitude de faire ce genre de jeu, afin de séduire un homme, mais cela ne fonctionnait pas vraiment avec lui. Il continua de le regarder dans les yeux, venant poser légèrement sa main sur son torse, il eut un frisson, mais il trouvait cela vraiment étrange comme situation. Il n'avait jamais vu cet aspect de Francis, mais peut-être se faisait-il des idées et qu'il avait mal compris ?

Francis prenait plaisir à accompagner son ami à la chasse. Ils pouvaient être loin de la cour, des enjeux politiques. Passer du temps sans le moindre soucis. La chasse s'annonçait bonne, un gibier se présenta devant eux sans qu'ils eurent besoin d'attendre des heures et des heures durant. Richard offrit l'occasion à Francis de viser le premier, ce qu'il fit. Cependant, il loupa sa cible et ce fut le prince qui abattu la bête. Le baron était légèrement déçu, il avait l'impression d'avoir régressé à la chasse. Il s'en amusa et évoqua l'idée qu'il était presque jaloux de son ami. La conversation tourna ensuite aux femmes. Lovell avait un peu parlé de son épouse en répondant aux questions de Richard. Puis il avait essayé de réconforter ce dernier en lui disant ce qu'il avait entendu au sujet de sa future épouse. Le duc de Gloucester pouvait se rassurer, on murmurait que sa prétendante était une beauté. Les deux amis s'éloignèrent de l'animal et s'isolèrent du groupe de courtisans pour rester entre eux. Francis appréciait grandement l'idée. Ils pourraient être eux-même et non jouer au plus courtois pour satisfaire la haute noblesse. Son ami semblait curieux de savoir ce que ces gentilshommes disaient sur leur compte. A vrai dire Lovell n'en n'avait que faire du moment que l'on ne parle guère en mal de Richard. Pour plaisanter, Françis ajouta à la conversation, que les gardes de la famille royale devaient le craindre car il restait seul avec le prince. Il est vrai que si le baron de Lovell profitait de l'occasion pour le tueur, ils risquaient tout comme lui de finir sur le bûché.

« Jamais je ne ferais une chose pareille, pas même en pensée. Je donnerais ma vie pour sauver la tienne. »

Il le regarda dans les yeux avant de prendre la gourde que lui tendait Richard. Leurs mains se frôlèrent. Francis était sincère et le prouvait tous les jours depuis qu'ils se connaissent. Il ne cherchait pas à être ambitieux, juste loyal envers la couronne anglaise. Le jeune homme s'amusant de la situation et appréciant la proximité qu'il avait avec le prince, se mit à accoster sans but précis son ami. Il était bien loin de se douter que celui-ci aller répondre de la sorte.

« En effet, Richard... »

Les deux hommes étaient proches l'un de l'autre en ce moment même. Ils se regardèrent dans les yeux. Francis sentait son cœur s'emballer pour une raison qui lui était encore inconnue. Certes, Richard et lui étaient proches mais guère de la sorte. Lorsqu'il prit sa main et qu'il la serra sans lui faire le moindre mal, Lovell sentit comme un courant passer en lui. Le duc de Gloucester lui fit part qu'il n'aimait pas jouer. Francis comprit parfaitement le message. Le prince avait compris où il avait voulu en venir. Il lui lâcha ensuite la main. Le baron ne savait pas quoi penser, ni même répondre. Il regarda son ami dans les yeux, se perdant dans son regard. Finalement, Richard posa sa main contre son torse. Cela déstabilisa grandement le jeune homme. Que devait-il faire ? S'il écoutait ses pulsions nouvelles, il risquait sans doute de perdre sa tête. Pourtant, c'est ce qu'il fit en s'emparant des lèvres du futur roi d'Angleterre.

Ils étaient complètement seuls, sans garde, sans aucun témoin pour voir un possible meurtre ou non. L'occasion parfaite pour assassiner un membre de la famille royale. Est-ce que Francis allait oser commettre une telle chose ? Quelque chose qu'on ne lui pardonnera jamais et qu'il sera traqué le restant de ses jours ? Tous deux sont amis d'enfances, mais Richard ne peut pas oublier que la famille son ami fut du côté d'ennemi dans le passé et que Francis pourrait aussi bien prendre ce chemin si cela l'enchante. Cela le décevrait au plus haut point, sachant les secrets qu'ils se sont échangés. On dit souvent que les ennemis sont partout et qu'il ne faut pas sous-estimer personne. Ce n'est pas faux puisque Richard voit le comportement de son frère en train de changer de plus en plus, le voyant comme un suspect, comme quelqu'un qui complote dans le dos des gens. Cela ne l'étonne pas, mais il n'est rien de sûr pour le moment. Les paroles de Francis rassurent le prince et il lui adresse même un sourire. La situation a pris un drôle de retournement, les deux hommes furent plus proches que d'habitude. Une scène dans laquelle Richard n'a jamais été puisqu'il ne joue pas dans cette cour habituellement, mais peut-être est-ce que cela allait changer, qui sait ? Il préfère laissa aller et ils verront bien où cela mène. Richard comprenait ce qui est en train de se passer et pourtant, il en fait rien pour que cela s'arrête. Il trouve même cela amusant.

Cependant, il n'avait pas envie de jouer, mais plutôt y aller franchement, autant se dire les vraies affaires et ne pas tourner alentour du pot comme le ferait quelqu'un de timide et qui ne sait pas quoi dire. Richard retira sa main, celle qui venait de poser sur le torse de Francis. Il le regarda fixement dans les yeux. Le jeune homme aimerait pour voir se trouver dans sa tête et comprendre ce qui se passe dans la tête de son ami. Est-ce que cela était nouveau pour lui ou pas ? Le baron l'a surpris avec un baiser, ses lèvres collèrent aux siennes, mais Richard le repoussa, non pas violemment, seulement afin que leurs lèvres ne soient plus collées. Le prince le regarda soudainement, se mordant légèrement la lèvre du bas. Richard le tira subitement par le pourpoint pour l'embrasser à son tour, suivant ses pulsions masculines. Le jeune homme continue le baiser enflammé tout en se collant à lui. Il s'arrête au bout de quelques secondes ou minutes. Il se recula d'un bond en passant sa main sur ses lèvres à lui. Cela n'est pas digne d'un homme aussi important que lui. Que venait-il de faire ? On venait de lui donner envie de poursuivre... mais il n'avait jamais connu cela et il n'y avait même jamais pensé. Surtout que cela est fortement interdit. Le duc était perdu. Il jeta un regard à son ami et plongea son regard dans le sien. Il ne savait pas quoi dire. Richard s'approcha de nouveau de son ami en le regardant toujours.