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Les ennemis on ne pouvait leur faire confiance, mais cet homme particulièrement, William Herbert était un ennemi assez spécial, puisqu’il avait son fils. Son cher petit Henry Tudor, son enfant, celui qu’elle n’avait pu élever, celui qu’on lui avait pratiquement arraché au berceau. Même si elle désirait le faire tuer de toutes les façons possible et imaginable et ne devait pas attirer son inimitié. Après tout, pour se venger, l’homme pourrait tout aussi bien faire du mal à son enfant ? Les York étaient fourbes et Margaret craignait le pire de ces personnes. De plus, Herbert était associé à cette sorcière de Woodville, qui lui avait donné la main de sa petite sœur. Quelle ironie du sort ! Elle qui n’était rien il y a quelques années, elle possédait tout. Cependant, Margaret ne lui baiserait pas les pieds, elle ne s’agenouillerait pas devant cette créature des enfers qui ne méritait qu’une chose le buché. Dieu en était son seul témoin, chaque soir elle priait pour la mort de cette femme, mais aussi pour le fait qu’elle connaisse le malheur. Que cette sorcière perde un à un sa progéniture et que son visage soit marqué par les traces de ses larmes. Jamais Margaret n’avait pleuré, ni quand on l’avait fait épouser à un âge si jeune son premier mari, ni quand on lui avait arraché son fils. La brune ne croyait pas en le hasard, tout ce qui lui était arrivé, c’était avec l’intervention du Seigneur. Peut-être avait-il jugé que son Henry serait mieux loin d’elle et qu’il lui avait assigné une tâche spéciale, celle d’en faire un roi. Parce que oui, son fils sera roi d’Angleterre et même si pour cela, elle devait tuer et tricher, il le serait. Henry avait la sagesse des rois et la poigne, son père en serait si fier aujourd’hui.

William Herbert était venu dans cette église pour chercher de l’aide. Que pouvait-il rechercher alors qu’il avait tout ? Les faveurs de la couronne. Son fils. Un tel homme, cet ennemi ne devait manquer de rien. Margaret lui accorda un visage froid, plein de haine, elle se détourna donc bien vite de lui pour faire face à la croix du Christ. Lady Stafford écouta l’homme lui avouer qu’il n’était pas venu ici pour la déranger et qu’il n’avait pas choisi de devenir le tuteur de son fils. L’homme était sur le point de partir, mais Margaret le retint.

« Restez, vous ne me dérangez pas et ainsi vous pourrez me donner des nouvelles de mon fils. » Disait-elle sur un ton lasse.

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Jamais elle ne pardonnerait ses ennemis. Surtout depuis qu’ils avaient entre leurs mains sont précieux petit garçon, son Henry, celui en qui elle avait donné tous ses espoirs. Il était le futur roi d’Angleterre, ça elle le savait. Elle n’avait pas pleuré le jour où on avait arraché son bébé, elle n’était qu’une jeune fille, elle n’était pas vraiment en âge d’être mère et sa famille voulait déjà la remarier. Henry était arrivé trop tôt dans sa vie, mais ce bébé, cet unique enfant qu’elle aurait, elle voulait le chérir plus que tout. Dieu lui avait donné l’occasion d’être mère, elle ne voulait pas perdre cela.
Aujourd’hui, son précieux Henry se trouvait entre les mains du comte de Pembroke, de ces horribles York et ça, elle ne pouvait pas l’admettre, c’était bien trop honteux et difficile à assumer. Dans son esprit, elle imaginait déjà tous les plans possibles et imaginables pour le sortir de là, mais aucun ne se faisait sans risque. Le seul qui pourrait prendre en charge Henry et le mettre en sécurité, c’était son oncle Owen Tudor. Si elle le voulait, elle lui demanderait de prendre tous les risques pour enlever son Henry, mais elle ne voulait pas qu’Owen perde la vie, comme son mari qui était parti trop tôt. Henry serait bientôt un homme. Bientôt il comprendrait le combat que sa mère menait. Bientôt il saurait que c’est lui le prochain roi d’Angleterre, lui seul était légitime, pas les York.
William Herbert voulait partir pour la laisser seule, Margaret lui accorda pour ce jour la paix, après tout il était peut être son ennemi, mais elle ne désirait pas qu’il s’en prenne à son fils, si elle se montrait désagréable avec lui. Elle resterait forte et elle se permettrait aussi de lui demander des nouvelles d’Henry. Le comte accéda à sa demande et lui répondit les paroles qu’elle voulait entendre. Il lui rapporta que son fils était déjà un grand homme, avec un caractère propre à lui. A elle-même, Margaret se disait qu’il était comme son père. Aussi digne qu’un roi. Et oui comme lord Herbert le disait, elle pouvait être fière de lui.

« Il sera aussi vaillant que son père, comme tous les hommes de la lignée Tudor. Un jour vous entendrez parler de lui lord Herbert. Vous et tous les habitants de ce pays aurait son nom sur vos lèvres. » Disait Margaret, tout en lui accordant un sourire plein de fierté.